Qui est Giang Dinh ?
Giang Dinh est né en 1966 à Hue au Viet Nam. Vers l’âge de 7 ans, ses parents lui offrent des livres d’origami. Il étudie l’architecture, mais la guerre du Viet Nam éclate… Tous les biens de sa famille sont perdus. Il garde tout de même en mémoire quelques modèles traditionnels d’origami appris dans ces livres. Il poursuit ses études d’architecture aux États-unis. En 1996, dans une librairie, il retrouve par hasard un des livres que ses parents lui avaient offert : Le Monde de l’Origami d’Isao Honda. Il l’achète, retrouve sa passion pour le pliage du papier et rejoint Origami USA. Il acquiert d’autres ouvrages et se rend à des conventions d’origami dans lesquelles il découvre les œuvres d’autres artistes internationaux qui l’inspirent. Giang Dinh, qui vit actuellement en Virginie, aux États-unis, crée ses propres origamis depuis 1998. Il est un artiste reconnu qui expose dans le monde entier.
L’art de l’origami
L’origami est l’art du pliage du papier. C’est un mot japonais : oru, « plier », et gami, « papier ».
Au 6ème siècle, des moines shintoïstes utilisaient déjà des techniques de pliage de papier pour décorer les cruches de saké lors des cérémonies religieuses ou pour réaliser des emballages de médicaments ou d’aromates. L’origami religieux le plus ancien connu à ce jour est le katashiro, qui représente une divinité.
Giang Dinh et l’origami
Parmi les artistes qui pratiquent l’origami, nombreux sont ceux qui affectionnent les modèles complexes qu’ils considèrent comme de véritables défis. Mais si à première vue les œuvres simples et élégantes semblent faciles à réaliser, il n’est en réalité pas aisé de capter l’âme d’un sujet pour y donner vie.
Designer dans l’âme, Giang Dinh a un style épuré, sculptural, élégant, libre et improvisé. Pour lui, l’origami est comme un Haiku : quelques mots peuvent signifier beaucoup de choses. Voici 2 citations qu’il affectionne et qui résument son style artistique :
« La perfection n’est pas atteinte lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais quand il n’y a plus rien à enlever. »
Antoine de Saint Exupéry
« Compliquer ce qui est simple c’est banal, simplifier ce qui est compliqué, le rendre extraordinairement simple, ça c’est la créativité.»
Charles Mingus
Le bonheur pour Giang Dinh, c’est un morceau de papier ! Éternel émerveillé, il éprouve beaucoup de plaisir à laisser opérer la magie créative de ses doigts lorsqu’ils manipulent habilement le papier. Humble, il partage et transmet volontiers son savoir-faire avec les autres à travers le monde.
« L’Origami est un art de partage; tout le monde peut le pratiquer, riche ou pauvre »
Il a deux thématiques de prédilection : les « rêveurs », personnages semi abstraits qui communiquent des émotions puissantes avec le langage du silence, et les animaux qu’il façonne instinctivement à partir d’un souvenir plutôt que d’après un modèle.
Giang Dinh utilise souvent la technique du pliage humide. Mise au point par Akira Yoshizawa, elle permet de plier le papier épais et de travailler le papier presque comme de l’argile pour former doucement des formes. Une fois sec, le sujet conserve sa forme comme une véritable sculpture. Il aimerait d’ailleurs que certains de ses origamis soient transformés en sculptures métalliques, grandeur nature, pour que le grand public puisse les toucher et les sentir.
L’ours rêveur est son premier essai miniature d’un origami original coulé en bronze.