ARTI’VIEW by ARCHES® Violaine Fayolle : à la découverte de son art naturaliste et onirique

Violaine Fayolle à la Malterie, août 2025 – © Claire Nicol
Quelles techniques utilisez-vous ?
J’utilise essentiellement le dessin, la gravure sur bois et la céramique.
En quelques mots, comment pouvez-vous qualifier votre art ?
Je conçois un univers onirique constitué d’hybrides avec lesquels je joue pour donner à voir la complexité de l’humain.
Quels sont les sujets qui vous inspirent ?
Je suis inspirée par la nature – végétaux, minéraux, animaux, dont les humains font partie – que je dessine de manière naturaliste. Je compile ces dessins dans des carnets de croquis. Cette matière constitue la recherche à l’origine de toutes mes créations.

Gravures sur bois « Désailés », sur papier Velin BFK Rives® blanc et « Charles », Céramique – Centre culturel l’Hermine à Sarzeau, Morbihan 2022 – © Pascal Talon

Céramique « Atticus » – Atelier Lorient 2025 – © Pascal Talon
Racontez-nous un moment décisif dans votre carrière artistique
L’année 2025 toute entière s’avère être un moment décisif dans ma carrière artistique. D’abord parce que j’ai reçu le prix Arches-Antalis à la Fondation Taylor dans le cadre de l’exposition organisée par Pointe et Burin. Ce prix est un honneur d’autant plus que le papier Velin BFK Rives® est le support d’impression que j’utilise pour mes bois gravés depuis 2009. Il est un compagnon de travail auquel je suis très attachée et sur lequel je m’appuie pour envisager de nouveaux projets de grande envergure. Également, je me suis vu confier une exposition monographique et rétrospective à l’Archipel de Fouesnant en Bretagne, qui m’a permis de mettre en scène une somme de travail. Toute la matière créée depuis onze ans a été ainsi remaniée, scénographiée, réfléchie autrement. J’ai reçu le prix Arches-Antalis pendant que cette exposition se déroulait et cela a permis de la mettre en lumière. À l’occasion de cette exposition, j’ai créé deux nouvelles installations. Tout ce travail a pu être vu par un public nombreux, curieux et varié, et toutes les discussions menées lors de visites publiques ou privées m’ont permis de mieux comprendre la singularité de l’univers que je donne à voir. En juin, un travail entamé en 2022 avec Fondalor, fonds de mécénat en pays de Lorient et la ville de Lorient (services de la direction de la Culture et Nature en ville) s’est achevé : le travail de création mené avec les habitants pendant un an m’a permis de créer des sculptures, installées dans un jardin arboré pour l’occasion dont le chantier a été inauguré en juin. Enfin, début septembre, j’ai aussi eu l’honneur de recevoir le 1er prix du Musée de la faïence de Quimper, permettant l’acquisition d’une de mes sculptures, Atticus, pour le fonds du musée.

Gravure sur bois « Galerie des ancêtres », sur papier Velin BFK Rives® gris, Sarrasine rehaussée – Archipel de Fouesnant 2025 – © Pascal Talon
Comment s’est déroulé votre premier contact avec le papier ARCHES® ?
J’ai travaillé plusieurs techniques avant la gravure sur bois et je crois que le premier contact avec le papier ARCHES® a été alors que je cherchais à créer des images en aquarelle, voilà presque vingt ans. Les feuilles de papier satinées à encollage latéral avaient alors ma préférence. J’aimais à la fois leur texture, leur capacité à restituer les couleurs et la facilité que pouvait offrir l’encollage latéral.
Le papier ARCHES® en un mot
Si vous voulez vraiment un mot : qualité.
Si je peux développer davantage :
Aujourd’hui, alors que le papier Velin BKF Rives® m’accompagne dans des projets plus ou moins fous depuis 16 ans, je peux surtout dire qu’il est un grand soutien. Son grain est propice à capter les détails de l’encre et des nuances ; sa texture, délicate, n’est pas trop bavarde et convient à mes propositions à la fois brutes et subtiles. Ses bords frangés évoquent son procédé traditionnel de fabrication. Il est souple et aussi résistant dans les diverses manipulations qu’il subit pendant le travail. Il me permet d’imprimer parfaitement mon timbre à sec, frappant le papier de mes initiales. Sa couleur – j’utilise le blanc et aussi le gris suivant les projets – apporte à l’esthétique de l’estampe. J’aime beaucoup mettre en scène le silence du papier et les blancs du papier sont très importants. La constance dans sa qualité fait que j’ai confiance en lui pour produire d’autres défis insensés dans lesquels j’ai envie de me lancer, comme une prochaine œuvre à plaque perdue, à la manière de la Forêt que j’ai déjà réalisée en 2016 sur du Velin BFK Rives® format colombier.

Gravure sur bois « Forêt » détail, sur papier Velin BFK Rives® blanc – Tessier dit Laplante, Québec 2019 – © Violaine Fayolle
Selon vous, quel est le plus grand artiste de tous les temps ? Pourquoi ?
Cette question est extrêmement difficile !
S’il ne faut en citer qu’un seul, je garderai Jérôme Bosch, qui sait à la fois s’imprégner de la richesse des œuvres du passé, en particulier les marginalia dans les manuscrits par exemple, mais proposer aussi une œuvre innovante, complexe, foisonnante et qui donne à voir un monde où le sens ne peut jamais être exhaustivement explicité. D’une créativité sans pareil, après des années de copie et d’admiration de son travail, je ne cesse de m’en nourrir.
Avez-vous d’autres projets en cours ou à venir ?
À partir du fruit d’un travail de recherches menées en 2025 et montré à l’Archipel de Fouesnant, intitulé Les grands Anciens et réalisé en porcelaine avec un jeu de lumière intérieur, je réfléchis actuellement à une structure autoportée à même d’accueillir ces grands Anciens comme dans une caverne. Pour créer cette grotte dans laquelle le spectateur pourra entrer, je projette la création de grandes gravures sur bois dont les impressions en constitueront les parois.

Céramiques, lumière « grands Anciens » – Archipel de Fouesnant 2025 – © Pascal Talon

Céramique, lumière « grands Anciens » – Archipel de Fouesnant 2025 – © Claire Nicol



