Historique

Alors que Christophe Colomb découvre l’Amérique, le Moulin à papier d’Arches nait dans les Vosges.

Le moulin à papier d’Arches fournit le papier de la célèbre chronique de Nüremberg, ouvrage illustré par Dürer et publié aux origines de l’imprimerie inventée par Gutemberg. Un des incunables les mieux documentés et conservés, et également l’un des premiers à intégrer avec succès textes et images.

Ce filigrane « Double C et la couronne d’empereur » est typique du seizième siècle. Accompagné d’une contremarque non identifiée, il date de l’époque des activités connues du moulin à papier d’Arches.

Le « Quatre-de-chiffre » surmonte les initiales de Simon de Moyeulle : Maître papetier et propriétaire du moulin à Papiers d’Arches. Ce filigrane sera abandonné vers 1730.

Beaumarchais achète le moulin d’Arches et consacre sept années à éditer l’œuvre intégrale de Voltaire en majorité sur papier ARCHES®. Cette célèbre édition imprimée à Kehl en Allemagne comptera 28 000 exemplaires et aura nécessité 70 tonnes de papier. Beaumarchais apportera de nombreuses améliorations techniques au Moulin d’Arches et contribuera à son rayonnement commercial vers des pays voisins avec des papiers consacrés notamment à la tapisserie, à l’écriture …

Louis Delagarde, propriétaire des Papeteries du Marais, devint gérant des papeteries d’Arches.

L’imprimerie impériale, chargée de réaliser la « Description de l’Égypte » commanditée par Napoléon 1er, commande au moulin d’Arches 2 millions de feuilles de papier adapté à la typographie et la taille douce de cette publication. Ces feuilles d’une qualité exceptionnelle, sont d’autant plus remarquables que leurs formats n’existent nulle part ailleurs. Spécialement créés, ils sont baptisés « Éléphant », « Grand monde » et « Grande Egypte », et les feuilles sont porteuses d’un filigrane spécial « Egypte ancienne et moderne ».

Le moulin d’Arches fait un choix stratégique qui s’avérera déterminant pour la marque ARCHES®.

À partir de 1826, la plupart des moulins à papiers font le choix d’un encollage à la colophane, méthode moins coûteuse et plus simple que l’encollage traditionnel à la gélatine. N’ayant pas un recul suffisant quant à l’incidence de ce changement, le Moulin d’Arches décide de conserver son procédé de fabrication pour préserver la haute qualité de ses papiers. Choix judicieux car très rapidement, les bibliophiles constatent des dégradations dans les ouvrages contenant de la colophane.

ARCHES devient alors la référence pour les artistes et dans les ateliers d’impression. Elle acquiert ainsi une renommée mondiale.

La prépondérance accordée à la qualité des papiers est l’essence même d’ARCHES®. Elle perdure encore aujourd’hui.

ARCHES® commercialise une partie de ses produits en Allemagne à Munich et à Stuttgart et fournit le papier de l’Imagerie d’Épinal, propriété de la famille Pellerin.

Au cours de l’Exposition Universelle de 1855 à Paris, ARCHES® se voit décerner des médailles de première classe pour la haute qualité de ses papiers : beauté, pureté de pâte, uniformité, bon collage et apprêt.

Auguste Morel acquiert la papeterie d’Arches, dernière grande papeterie à la cuve des Vosges, et la pérennise en remportant l’énorme marché de l’Administration du timbre pour une durée de 9 ans.

Morel s’associe avec son neveu Bercioux et entreprend des travaux d’extension sur le site. En 1865, il dispose de 27 cuves alors que le moulin n’en comptait que 5 en 1859.

Jean-Auguste-Dominique Ingres, peintre très sensible à la matière et curieux de tester de nombreuses techniques de dessins et d’aquarelles a inspiré ARCHES®. Le moulin à papier d’Arches fabrique dès 1869 un papier vergé de qualité baptisé Ingres d’Arches MBM® correspondant aux attentes des artistes de l’époque. Le nom de Ingres est resté lié jusqu’à nos jours à la fabrication de ce papier.

Jules Perrigot, nouveau propriétaire du Moulin, met au point sa propre machine-cuve. Il développe la forme ronde qui simplifie le travail.

ARCHES® se spécialise dans la fabrication de papier destiné aux billets de banque, papiers fiduciaires et papiers de commerce (papiers pour les éditions de luxe, taille-douce, papier et cartes de correspondances, papier à dessin pour le trait et le lavis, papiers spéciaux tels que le papier des cartes géographiques). 90% des éditions de luxe à tirage limité sont réalisées sur papier ARCHES®

En savoir plus

Le moulin à papier d’Arches obtient, en 1897 à Bruxelles et en 1900 à Paris, 2 grands prix pour les Papiers Velin à dessin dans la qualité Trait, Lavis et Aquarelle.

Les quatre papeteries concurrentes ARCHES®, Johannot, Marais et Rives fusionnent. ARJOMARI devient le premier groupe papetier français.

250 œuvres gravées en taille-douce et imprimées sur Velin d’ARCHES® sont envoyées dans l’espace à bord de la navette américaine Discovery, un clin d’œil à l’éternité.

ARJOMARI fusionne avec le papetier anglo-américain Wiggins Teape Appleton et devient Arjowiggins.

Lancement du papier ARCHES® Platine développé par le service de Recherche & Développement ARCHES®. Il fut le premier papier dédié à la technique d’impression au platine commercialisé dans le monde.

Le ministère français de la Culture choisit ARCHES® pour la première commande nationale d’estampes.

Arjowiggins cède le Moulin à papier d’Arches au groupe papetier international Munksjö qui deviendra en 2017 Ahlstrom-Munksjö suite à la fusion des deux groupes.

ARCHES® développe et commercialise un papier spécifique pour la peinture à l’huile.

ARCHES® obtient le label « Entreprise du Patrimoine Vivant » qui récompense son savoir-faire ancestral dans le domaine de la fabrication de papiers haut de gamme.

Une nouvelle page de notre histoire se dessine. Depuis le 2 mars, le Moulin à papier d’Arches appartient au groupe italien F.I.L.A. (Fabbrica Italiana Lapis ed Affini).