ARTI’VIEW by ARCHES® Charlotte Galloux et Quadrilaser, une collaboration réussie
Nous avons interviewé l’artiste Charlotte Galloux et le studio Quadrilaser qui a réalisé des impressions jet d’encre en grand format de certaines de ses œuvres.
Charlotte Galloux, dessinatrice dans l’âme
Charlotte Galloux – Atelier
© Charlotte Galloux
Lorsque je dessine, j’aime utiliser des stylos unipin fineline (encre à micropigment noirs) à pointe très fine (0,03/0,05), sur du papier légèrement texturé. J’utilise plusieurs stylos plus ou moins usés afin de créer des effets nuagés et de légèreté. C’est la rencontre ”organique” de la pointe du stylo avec le papier qui permet la finesse et le rendu de mon trait.
© Charlotte Galloux – Cèdre de la Biche, Velin d’ARCHES® 300 g/m² 120 x 80 cm
En quelques mots, comment pouvez-vous qualifier votre art ?
Mon art est avant tout vivant. C’est la nature qui m’inspire. Je cherche à lui rendre hommage et à capter son âme. C’est un subtil jeu entre perfectionnisme et lâcher-prise : je suis dans le détail, fascinée par chaque courbe, chaque poésie de formes que peut prendre la vie, et en même temps c’est l’émotion que cela m’inspire qui guide ma main. Cette même émotion et bien entendu colorée par toute une palette de variations qui, j’en suis convaincue, viennent de moi, mais pas que : de la terre, des étoiles, du collectif, de l’énergie… chacun y mettra le dénominatif qui lui parle. Mais une chose est sûre et c’est là que la magie s’opère, cela me dépasse : comme pour la personne qui regardera un arbre ou un nuage, il va voyager dans son univers intérieur et même au-delà.
© Charlotte Galloux
Quels sont les sujets qui vous inspirent ?
Tous les règnes du vivant sont la source de mon inspiration, végétaux comme animaux. Pour moi la science et l’art devraient être les meilleurs amis du monde car elles permettent toutes les 2 de toucher du doigt le divin. Je crois qu’ensemble, elles pourraient même lui donner la main.
© Charlotte Galloux
Les arbres communiquent entre eux notamment grâce aux filaments mycéliens : les associations qui résultent de la rencontre des racines avec ces champignons permettent toutes sortes d’échanges et de collaboration fascinantes. J’aime m’imaginer comme une sorte de filament “artistique” permettant aux arbres que je dessine de communiquer avec leurs spectateurs.
© Charlotte Galloux – Chêne des Brosses, ARCHES® Aquarelle
Selon vous quel est le plus grand artiste de tous les temps ? Pourquoi ?
J’ai du mal à en choisir un, il y en a tellement… mais j’ai beaucoup d’admiration pour le graveur Pierre-Yves Trémois : son trait, les sujets qu’il aborde sur le vivant. Et dans un autre domaine Mozart, car il quand il composait, il disait « prendre la dictée ».
Racontez-nous un moment décisif dans votre carrière artistique
Lorsque j’ai commencé à vivre de mes dessins, j’ai eu la commande de celui d’un chat par une jeune femme qui souhaitait le dessin d’un Mau égyptien. J’ai dessiné avec beaucoup d’implication ce chat à l’encre sur du papier chiffon, en regardant des centaines de photos de cette race de chat et une autre centaine de photos de position de chats. Lorsque j’ai remis le dessin à sa future propriétaire, elle a pleuré. J’ai compris que c’est pour ça que je dessine. Émouvoir jusqu’aux larmes est la plus belle des récompenses pour un artiste.
L’autre merveilleuse rencontre que j’ai faite dans ma carrière, et à vrai dire celle qui fut décisive pour la lancer, fut celle avec Roger Passeron. Ce magistral collectionneur et érudit de l’art de la gravure, figure reconnue dans ce milieu si pointu, était par chance un ami de ma famille. Un jour lors d’un cocktail, il m’invita chez lui, me disant avec son regard malicieux qu’une surprise m’y attendait depuis ma naissance. Je suis donc allée le voir, très impatiente quand on sait les trésors qui se cachaient chez lui. En arrivant, juste avant qu’il me fasse voyager dans sa collection de gravures incroyables allant de Dürer à Picasso en passant par de Segonzac ou Masson, il me présenta une chemise de papier soigneusement repliée sur une gravure sous un calque, sur laquelle on pouvait lire, de sa fine écriture, l’état et l’histoire de l’œuvre. Il s’agissait d’une superbe gravure de Mario Avati, “le Violon Noir”. Il était écrit au crayon et de la main de l’artiste : ce 24 juin 1980, pour Charlotte. C’est le jour de ma naissance. ET je fais du violon.
Plus tard j’ai montré mon carnet de croquis à Roger dans lequel j’avais dessiné une petite Kate Moss langoureuse. Il l’a tellement aimée que je lui ai offerte. Il a eu de nouveau son regard malicieux, celui qu’il pouvait avoir quand il s’allumait devant une belle gravure ou en racontant l’une de ses histoires incroyables, comme sa rencontre avec Dali, Chagall ou Picasso. Il a eu la gentillesse de complimenter mon trait. Il a été le coup de pouce dont j’avais besoin pour oser me lancer dans l’aventure de l’art, du dessin et de la gravure.
© Charlotte Galloux
Comment s’est déroulé votre premier contact avec le papier ARCHES®
L’histoire avec ARCHES® a commencé grâce à une commande pour une marque de papier peint, Isidore Leroy. Ils souhaitaient que je dessine des arbres, mais dans un format plus grand que celui que j’utilisais. Mon fournisseur de papier, un artisan italien de Fabriano, ne faisait pas de feuilles assez grandes pour ce projet. Il fallait que j’en commande beaucoup et je n’avais que 3 arbres à dessiner. Je suis donc allée voir des marchands de papiers, mais sans trouver de conseil satisfaisant car ma technique est entre la gravure et le dessin.
Heureusement, la magie des rencontres a opéré : un ami, qui se trouve être un amoureux des arbres lui aussi en plus d’être passionné de papier (il est jardinier et a fait les beaux-arts ; oui cela ne pouvait être qu’un ami !) m’a apporté 3 grandes feuilles de papier ARCHES® Aquarelle grain fin qui ont été le support parfait pour ma technique. Et le choix de cette marque fut par la même occasion le début d’une merveilleuse rencontre.
Papier peint « Tilleul de Pégase » édité à partir du dessin original de Charlotte Galloux
Pour pouvoir créer ces papiers peints, il fallait des scans de très haute qualité et peu de professionnels possèdent la technologie qui le permet. Mais par le bouche à oreille, j’ai entendu parler de Quadrilaser, une perle encore spécialiste de la reproduction d’œuvres d’art. Les scans obtenus furent parfaits et nous avons lancé l’idée de les imprimer en digigraphie. Nous avons choisi le papier ARCHES® et magnifique hasard, la directrice Marketing ARCHES® est passée le voir et a vu les dessins des arbres qui servaient à la reproduction. Nous nous sommes rencontrées et il s’avérait que je venais de tirer plusieurs eaux-fortes sur papier Velin d’ARCHES® quelques jours plus tôt, aux Ateliers Moret. Ateliers qu’elle connaît bien justement !
© Charlotte Galloux – Tirages réalisés sur papier Velin d’ARCHES® aux Ateliers Moret
Les Ateliers Moret, Paris
L’idée d’une collaboration artistique est apparue tout de suite. Mais j’aime à croire que c’est grâce aux arbres et à ce qu’ils déclenchent. Peu de temps après, j’ai reçu la commande du dessin d’un magnifique cèdre du Liban : j’ai alors choisi du Velin d’ARCHES® en 120 x 80 cm. Il réagit divinement bien à l’encre de mes stylos et permet beaucoup de finesse.
© Charlotte Galloux – Edition sur aluminium brossé de 2m par 1,50 du Cèdre de La Chesnaie, dessiné sur papier ARCHES® Aquarelle
Le papier ARCHES® en un mot ?
Authenticité.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Le cèdre du Liban. Et pour continuer dans la magie des rencontres, ce cèdre est celui d’un château à Autrèche, le château de Beaumarchais. Et qui a racheté le Moulin d’Arches par le passé ? Bon ça va commencer à devenir suspect !
Avez-vous d’autres projets en cours ou à venir ?
Expositions, éditions sur supports novateurs pour des projets immobiliers. Je commence à décliner mes créations pour le design extérieur et intérieur : lampes, textile, papier-peint… Même si je le fais déjà en sur mesure, je souhaite décliner mes idées sur des collections courtes, un peu comme une marque/studio. Je lance également des nouvelles digigraphies sur ARCHES® chez Quadrilaser. Je travaille toujours aussi avec des marques de porcelaine et d’objets de décoration.
FACEBOOK @CharlotteGallouxArt
INSTAGRAM @charlottegalloux
Quadrilaser, un studio spécialiste de la reproduction d’œuvres d’art
Présentation du studio :
Quadrilaser, créé en 1985, dispose d’un studio et d’un labo photo professionnel destiné aux artistes et photographes.
Nos services vont de la numérisation, la prise de vue, le traitement et la retouche d’images, à l’impression sur papier d’art et en particulier sur les papiers ARCHES®.
Depuis quand travaillez-vous avec les papiers ARCHES® dédiés à l’impression numérique ? Pourquoi ce choix ?
Nous travaillons avec les papiers d’Arches depuis la sortie de ces supports pour l’impression jet d’encre micro-pigmentaire. Disposant d’une longue tradition de services aux éditeurs, notamment par notre métier de photograveur, ces supports nous ont permis de proposer des tirages en séries limités à tous les passionnés de beaux livres et de papier d’exception.
Racontez-nous votre rencontre avec Charlotte Galloux.
Charlotte Galloux, artiste d’exception, cherchait à numériser en très haute définition ses œuvres pour disposer d’impression de haute qualité afin de produire des tapisseries haut de gamme pour Isidore Leroy. La qualité de nos services a tout de suite répondu aux attentes de Charlotte Galloux et de son client.
Digigraphies éditées par Quadrilaser sur papier ARCHES® BFK RIVES® à partir des dessins originaux de Charlotte Galloux
Sur quel projet travaillez-vous actuellement avec Charlotte ?
Ses œuvres sont le portrait d’arbres d’exception : chêne, cèdre, marronnier…
Les agrandissements que nous réalisons permettent de donner à ces arbres la dimension qu’ils méritent.
Avez-vous d’autres projets en cours ou à venir ?
Les papiers ARCHES® nous ouvrent des perspectives pour proposer des tirages limités qui vont accompagner des tirés à part notamment pour des ouvrages consacrés à des auteurs ayant utilisé la lithographie ou des techniques anciennes de reproduction. Nous avons aussi une forte demande d’artistes peintres ou aquarellistes.