Julie-Victoire Daubié, première bachelière de France

Julie-Victoire Daubié est née en 1824 à la Manufacture Royale de Bains-les Bains dans les Vosges, France. Elle fut la première bachelière de France. C’est pourquoi le Ministère de la Culture français a attribué à ce lieu le label « Maisons des Illustres ». Il recense les lieux dont la vocation est de conserver la mémoire des femmes et des hommes qui se sont illustrés dans l’histoire, politique, sociale et culturelle de la France.

Julie-Victoire Daubié et la Manufacture Royale de Bains-les-Bains

La Manufacture Royale de Bains-les-Bains, fondée en 1733 par Georges Puton, est la plus ancienne métallurgie vosgienne et le plus ancien site industriel de ce type en lorraine. Le site, très bien préservé comprenant notamment un château, une chapelle, des maisons d’ouvriers, des bâtiments industriels ainsi qu’une maison des contremaîtres. On y produisait du fer blanc. La proximité de l’eau permettait l’acheminement du bois vosgien nécessaire à la production.

C’est ici que Julie-Victoire Daubié est née et a passé son enfance. Son père était caissier à la Manufacture Royale. Elle fut le témoin des bouleversements industriels du site et de la dégradation de la condition ouvrière et de plus particulièrement de la place des femmes dans ce système.

Aujourd’hui, le lieu accueille une exposition permanente consacrée à la première bachelière de France dans la halle au charbon.

Julie-Victoire Daubié, une femme déterminée

Julie-Victoire Daubié est la benjamine de huit enfants. Elle aime apprendre et va avec plaisir à l’une des rares écoles de jeunes filles de l’époque à Fontenoy-le-Château. L’un de ses frères, prêtre, lui enseignera le latin et le grec. A 20 ans, elle obtient un « certificat de capacité », seul diplôme d’État ouvert aux filles, qui lui permettra d’enseigner et de devenir préceptrice d’enfants d’industriels, dans les Vosges.

Obstinée, elle devient à 37 ans la première femme diplômée du baccalauréat en 1861. Après avoir essuyé un refus de son inscription du Ministre de l’Instruction Publique et du recteur d’Aix, elle parvient à s’inscrire à Lyon et passe l’examen dans une salle séparée. Son diplôme lui sera remis 6 mois plus tard grâce à l’intervention de l’impératrice Eugénie, car le Ministre de l’Instruction Publique, Gustave Rouland, refusait de signer le diplôme au prétexte que cela « ridiculisait le ministre de l’Instruction Publique ».

Femme de lettres, elle correspond avec Alexandre Dumas fils, George Sand et bien d’autres auteurs de son époque. Elle a écrit des livres sur la condition des femmes et sur l’enseignement primaire, dont son essai La femme pauvre au XIXe siècle, qui remportera le prix du concours de l’Académie des belles-lettres de Lyon en 1859.

Elle poursuit des études supérieures, et bien que n’ayant pas le droit d’assister aux cours de la Sorbonne, réservés aux hommes, elle devient la première femme licenciée ès lettres le 28 octobre 1871 et décide de préparer un doctorat. Sa thèse porte sur la condition de la femme dans la société romaine, mais ne sera jamais achevée.

Elle décède en 1874 de la tuberculose, épuisée et profondément affectée par la censure de trois ouvrages que son association pour l’émancipation progressive des femmes a édités en 1873.

Elle était également une amoureuse de la nature et avait constitué, enfant, un herbier composé en partie avec les arbres bicentenaires qui subsistent encore à la Manufacture Royale.

Impression sur le papier Velin d’ARCHES® Text Wove 119 g/m²

Pour fêter le bicentenaire de sa naissance, de nombreux événements sont organisés à la Manufacture de Bains-les-Bains et au musée de la broderie à Fontenoy. Un timbre-poste à son effigie est mis en vente. Il symbolise la reconnaissance de la lutte de Julie-Victoire pour l’émancipation féminine. Il a été créé et gravé en taille-douce par Sarah Lazarevic.

Vous pouvez retrouver tous les évènements sur www.julievictoiredaubie.fr

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