Cristina Escobar

Dès ses débuts à Cuba, Cristina s’est intéressée à des questions de société, son œuvre raconte ce qui la touche. Son travail au style épuré, parfois en bichromie, est très éloigné de l’idée que l’on a de la culture cubaine.

Elle met en scène des objets du quotidien, s’attache à la pureté de leur ligne et à leur place dans l’espace.

« Les œuvres et ma démarche artistique évoquent des lectures parallèles et sous-jacentes de mon vécu personnel. Elles créent un pont entre oubli et mémoire, tout comme l’association entre le passé et le présent, le réel de l’irréel, la mémoire collective et la mémoire individuelle, nos traditions et le résultat de nos comportements contemporains. Elle nous invite à une réflexion consciente sur ce qui nous est propre, sur ce qui nous appartient et à partir desquels nous avons construit nos fondamentaux. Les mémoires collective et individuelle se façonnent l’une l’autre de manière indissociable : l’histoire, les mythes, les récits et les croyances guident inévitablement l’origine de nos pensées, notre statut et notre condition sociale. L’humain et la société comme sujets créateurs de la mémoire deviennent l’outil déclencheur de l’affect dans mon œuvre. »

Dans le cadre d’une résidence artistique à Thaon-les-Vosges (France) du 7 novembre 2022 au 24 avril 2023, Cristina Escobar réalise un projet interdisciplinaire et participatif sur le thème de l’époque industrielle textile. Le projet global est constitué de plusieurs œuvres et de formes artistiques multidisciplinaires qui s’entrecroisent et dialoguent entre elles, dévoilant ainsi l’histoire et la mémoire industrielle de cette ville mais aussi celles de ses ouvriers. L’exposition du rendu est prévue du 24 avril au 9 mai 2023, l’inauguration aura lieu le 27 avril.

« Fétiches ou Portraits d’indigène » / dessin graphite sur papier ARCHES® Aquarelle

Cette série de dessins, sur papier ARCHES® Aquarelle 356g grain satiné blanc naturel 120×80 cm, est un inventaire d’objets répertoriés et trouvés dans la Région des Vosges, lieu de la résidence Mission de Territoire, soutenue par la Région Grand Est. Ces objets ont une origine industrielle et/ou artisanale. Ils illustrent l’histoire significative de l’industrie et de la classe ouvrière dans la région.

Fétiches évoque le terme « indigène », ce qui fait référence au statut des immigrés ouvriers qui ont été obligés de travailler dans les usines de Lorraine, où la plupart d’entre eux avaient perdu leur identité.

C’est à travers les portraits de ces objets, ici en grande dimension, que l’identité de chacun d’entre eux est transformée, réaffirmée, dédoublée. Ces portraits évoquent ainsi les mémoires collective et individuelle, en lien avec l’exil et la classe ouvrière de main d’œuvre indigène, donnant ainsi une dimension universelle à l’œuvre.

ARCHES Aquarelle – Arches Papers (arches-papers.com)